Les « Chibi-Chans » de l’artiste Elena exposés au Clos Y
À l’instar du japonais Hokusai, la talentueuse jeune artiste Elena dessine des petits personnages métamorphosés en créatures fictives. Des Chibi-Chans. Un « Chibi » est un enfant, voire un bébé, ou la version « jeune » d’un personnage de film d’animation et de manga. Avec des aplats de couleurs vives cernés par un trait noir, les œuvres d’Elena rappellent les estampes traditionnelles japonaises. De la tradition à la modernité, elle propose un travail puissant entre Pop Art et Street Art, empreint d’humanité. Ses Chibi-Chans lui apportent un grand réconfort dans un monde en perpétuel mouvement. Les siens s’imbriquent jusqu’à former un ensemble joyeux. Comme des miroirs. Miroirs dans lesquels se reflètent le bouillonnement de la vie qui nous entoure et sa diversité. Ses toiles représentent un univers utopique, un espace-temps parallèle qui invite le spectateur à retrouver l’enfance et ses rêves…
Un art qui revisite la tradition japonaise
Les Chibis parlent avec une voix de très petit enfant. Pour avoir de grands yeux et pour être mignons et caricaturaux. Ils n’ont pas de doigts. Leurs mains ressemblent à celles d’une poupée en tissu ou semblent recouvertes par des moufles. Lorsqu’ils ont des doigts, ceux-ci ressemblent à ceux d’un bébé. Les Chibis n’ont souvent pas de pieds. À la place, leurs jambes toutes droites se terminent comme une sorte de « sabot de chair ». Comme coupées net dans la continuité de la jambe. Parfois, ils peuvent aussi avoir des « moignons » en forme de V / U, telles les chaussures d’une ballerine. En général, ils n’ont pas de nez. Et quand ils ont en un, il se réduit à un simple point.
Une artiste globe-trotteur
Elena est née en 1998, à Madrid, en Espagne, mais la japonaise grandit au Japon, où elle vit. Enfant, elle s’exprimait à travers le dessin, la danse et la musique, mais sa passion a toujours été l’art. Au lycée Gyokuryu de Kagoshima, elle intègre un groupe artistique où elle acquiert des compétences et des techniques de base. En 2019, alors étudiante à l’université pour femmes Gakushuin, là voilà obligée de se confronter à la pandémie. Cela l’a amenée à redécouvrir l’impact positif de l’art sur les gens. Elle décide alors de reprendre le dessin, qu’elle aimait depuis son enfance. Puis de le développer en créant des œuvres qui procurent du bonheur et enrichissent l’esprit. C’est à cette époque que naît son œuvre phare, Nami Nori Ochibi (Chibi sur une vague). Il s’agit d’un hommage à la célèbre « Grande Vague de Kanagawa », de Katsushika Hokusai.
Des musées séduits par sa vision
Elle a également attiré l’attention du musée Sumida Hokusai. Une collaboration y est d’ailleurs prévue, en janvier 2024. Par le biais de ses œuvres, Elena souhaite offrir aux amateurs d’art l’occasion de changer leur vie, de la voir sous un autre prisme. En plein cœur du quartier Montparnasse, à Paris, le restaurant Le Clos Y accueille son exposition. Avec la complicité du chef japonais Yoshitaka Ikeda, à mi-chemin entre la France et le Japon. Menu en 4 ou 7 temps (45€ et 68 €). Menu Elena : 49€, servi le soir pendant la durée de l’exposition, du 7 au 22 octobre 2023. Instagram