Domaine de Chaumont-sur- Loire : un château, des expos et des jardins

Un lieu patrimonial qui cultive l'art et les jardins dans tous leurs états

En Centre Val de Loire, à 2 heures de Paris, le Domaine de Chaumont-sur-Loire se distingue des autres châteaux de la région par sa volonté d’être un phare patrimonial, culturel et artistique. Un challenge mené sur tous les fronts en même temps par les équipes de sa directrice générale, Chantal Colleu-Dumond. Édifice, jardins, restauration soignée au Grand Chaume, avec le chef Guillaume Foucault, hébergement à l’hôtel écologique Le Bois des Chambres, accueil des talents qui en font un musée à ciel ouvert, rien n’est laissé au hasard. Entre Amboise et Blois, ce monument historique reçoit chaque année plus de 500 000 visiteurs, friands de créations nouvelles, lors du Festival International des Jardins.

Un château aux glorieux propriétaires

Tout commence avec une forteresse moyenâgeuse. Brûlée, rasée, sa reconstruction démarre au milieu du 15e siècle. La propriété prend alors tout son lustre avec des tours rondes massives, des pont-levis, des mâchicoulis et des chemins de rondes. Un peu plus tard, les bâtiments des écuries, parvenues jusqu’à nous intact, sont l’objet d’une grande fierté depuis leur reconversion théâtrale. Tout à tour propriété de Catherine de MédicisDiane de Poitiers, du Prince de Broglie et de Madame de Staël, grande figure littéraire du 19e siècle, il fut même habité par Benjamin Franklin, père de la déclaration d’indépendance des États-Unis d’Amérique.

Trésors préservés à Chaumont-sur-Loire

Une fois passé les arabesques Renaissance de l’escalier d’honneur, le château livre ses secrets aux yeux des curieux. Entre ses murs, les salons d’apparat ne manquent pas d’éblouir les amateurs de belles choses. Un vrai conte de fées, composé d’appartements historiques et privés. Avec chacun ses particularités et ses anecdotes. Comme la Chambre de Ruggieri, dont le signe figurant sur le manteau de la cheminée fut interprété comme cabalistique. Ou celle de Catherine de Médicis. Écrin de la plus ancienne tapisserie conservée dans les collections du château, tissée à Tournai et datant du 15e siècle.

Identités plurielles à Chaumont-sur-Loire

À quelques pas, la Salle du Conseil se fait remarquer par son inestimable carrelage de Majolique. Celles des Gardes conserve un étonnant coffre-fort, une panoplie d’armes anciennes et de tableaux. Dans le Cabinet de Travail, dite Chambre du Roi, en souvenir de Louis XII et son épouse Anne de Bretagne, le plafond polychrome et les meubles font sensation. La table dressée de la Salle à Manger, fastueuse, invite aux plus grands festins. La Bibliothèque, reconstituée à l’identique, fait l’admiration des passionnés d’ouvrages anciens. Entrons dans le Petit Salon pour contempler son mobilier et sa pendule d’époque Empire. Ce sera ensuite au tour du Grand Salon de donner à voir son atmosphère raffinée. Avant de s’étonner dans la chapelle, avec « Les pierres et le printemps« , le concept arty de Gerda Steiner et Jörg Lenzlinger. Attention, ses éléments végétaux et ses clins d’œil du quotidien envahissent complètement l’espace .

L’expérience culturelle à 360°

À Chaumont-sur-Loire, le show est aussi dans la grande cour des écuries. Là où trônent la « Spirale Végétale » de Patrick Blanc et la « Petite Loire » de Mathieu Lehanneur. Elle témoigne d’un passé qui eut son apogée lorsque le cheval occupait une place de choix dans l’aristocratie. Une niche dévoile Le Locataire, l’installation spectaculaire de Gloria Friedmann. Un box est transformé en musée de voitures hippomobiles. Avec des carrosses qui laissent rêveur, un autre conserve les signes des chevaux de selle, avec harnais d’attelage et fouets. Impossible de rater le très poétique « Nid des murmures » de Stéphane Guiran, aux 5 000 fleurs de quartz. Et dans une grange, la sculpture en bois monumentale d’Henrique Oliveira, « Momento Fecundo« , s’enroule sur la charpente. L’objet, démesuré, est tout simplement fascinant.

Utopies artistiques et fantastiques

Chaumont-sur-Loire affiches
Chaumont-sur-Loire bois spirale

Quant à l’intérieur du Centre d’Arts et de Nature, les collections permanentes abritent l’incroyable Bibliothèque Cristallisée de Pascal Convert. Plus une galerie digitale qui attire l’attention avec Effets de soir, de Quayola. Une série d’écrans où défilent une chromatique florale hypnotique. Sans oublier l’intrigante mise en scène composée par les colonnes de bois et de cloches de Jannis Kounellis. Ou encore la fresque murale aux reflets d’or d’El Anatsui. À l’étage, plusieurs petites pièces accueillent les œuvres pérennes de Sarkis, Gabriel Orozco, Sheila Hicks, Karine Bonneval et Lee Hunan qui méritent assurément la visite.

Imagination créative au jardin

Chaumont-sur-Loire aiguilles rouges
Chaumont-sur-Loire doré
Chaumont-sur-Loire dragon
Chaumont-sur-Loire sculpture
Chaumont-sur-Loire sphère

Hors les murs de l’auguste bâtisse, le parc est un petit paradis de verdure. Tantôt aménagé en jardin anglais, tantôt en jardin expérimental, ses clairières sont les terrains de jeux des paysagistes qui les parsèment d’architectures insolites éphémères, de monstres, de folies et de personnages fantastiques. Cet été, les feuillages des bosquets révèleront La Grotte Chaumont de Miquel Barcelo et les figures géantes de Prune Noury. D’autres installations, comme L’Oiseleur et L’Homme Sauvage, sont attribuées à Denis Monfleur. Pour le bonheur de tous, Bernar Venet a rejoint ce pool arty. Où l’on compte les installations expérimentales de Vincent Barré, Vincent Bioulès, Pascal Oudet, Kôichi Kurita et Alison Stigora qui ne manquent pas d’imagination. Il faut prévoir au moins une journée entière de visite pour profiter des trésors et du parc de ce lieu patrimonial à nul autre pareil ! domaine-chaumont.fr

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