Dans les petits appartements versaillais de Marie-Antoinette

L'illusion de pénétrer dans un lieu que le reine vient de quitter

La découverte des appartements privés de Marie-Antoinette est une occasion unique ! Celle de connaître les petits secrets de la plus célèbre reine de France. Cet ensemble de pièces, parmi les plus secrètes de Versailles, est le résultat de plusieurs années de recherche et de restauration. Derrière les lambris dorés et les tentures de soierie de son grand appartement se cache une pépite. Le petit appartement de la souveraine, qu’elle commence à aménager à partir de 1774. 100 m² de raffinement, dont les fenêtres donnent sur des cours intérieures. Ici, la souveraine fait réaliser des décors innovants, recherche la modernité, choisit des couleurs douces, dans les tons pastels. Elle apprécie tout particulièrement les laques japonaises, goût qu’elle tient de sa mère, Marie-Thérèse d’Autriche. Sa soixantaine de pièces formait l’une des plus belles collections de laques de l’Ancien Régime. « Enfermée aux Tuileries, elle envoyait des messages afin qu’on les récupère ! ».

Le saint des saints de Marie-Antoinette

Marie-Antoinette boudoir

Aucune autre reine de France n’a laissé sa marque autant qu’elle ! Et pas unique- ment dans son domaine de Trianon ou dans son hameau… C’est dans ses cabinets intérieurs que Marie-Antoinette se repose de la cour. Reçoit ses enfants et un cercle d’amis choisis. Ici, on retrouve toute sa passion pour la décoration. Mais au sein du faste et de la grandeur du château de Versailles, les cabinets intérieurs détonnent presque. Au total, une vingtaine de pièces se regroupent sur deux étages. Certaines richement décorées, d’autres peintes en blanc pour plus de clarté. Sur les murs, la « toile au Grand Ananas« , l’une des plus belles productions de la Manufacture de Jouy. Qui représente le fruit exotique au cœur d’entrelacs de branchages, fleurs et oiseaux. La reine ordonne constamment de nouveaux travaux, renouvelle tout, tous les trois ans, sans regarder à la dépense. Seule, la Révolution y mettra un terme.

Les trésors cachés de Marie-Antoinette

Marie-Antoinette bibliothèque

marie-Antoinette cheminée

Le premier étage de ces espaces personnels comporte des pièces réservées à l’usage de la souveraine. On y aménage, en 1781, le boudoir dit « de la Méridienne« . Nommé ainsi en raison de « l’ottomane » placée dans une alcôve garnie de glaces au teint. Ce décor, l’un des plus précieux du château, rappelle la félicité du couple royal. Au moment de la naissance de leur fils aîné, le dauphin Louis-Joseph. La bibliothèque adjacente présente un décor d’une grande finesse avec des dorures en deux tons. Ainsi qu’avec des portes dissimulées par de fausses reliures, et d’ingénieuses étagères soutenues par des crémaillères. Ensuite, se trouve le Cabinet Doré. Avec sa profusion d’or sur les boiseries, les bronzes et les sièges. Idem pour la commode, superbe création de Riesener, livrée pour sa chambre à Marly. Ou des vases de Sèvres « à la chinoise » qui la surmontent, provenant de son appartement de Saint-Cloud.

Au second étage, un air de liberté

Marie-Antoinette salle à manger

Juste au-dessus du premier étage, la reine aménage, dès 1774, un ensemble de petites pièces réservées à son usage. Ainsi qu’à celui de ses premières femmes de chambre. De petits escaliers, situés derrière l’alcôve de la Grande Chambre de la Reine, relient ces étages. On entre là dans un espace encore plus intime. Où se trouve même une pièce réservée à son probable amant, le comte de Fersen ! Tout proche, le cabinet du Billard, jeu dont la reine raffolait. Cet univers intime témoigne également son goût pour toutes sortes de distractions. La dernière salle au fond du couloir ne mesure que 12 m². Elle évoque Marie-Antoinette en tant que mère. La souveraine quitte Versailles, le 6 octobre 1789 au matin. Elle n’y reviendra plus jamais ! chateauversailles.fr

© Château de Versailles / T. Garnier

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