Rotin, aluminium, la tradition s’invente un avenir chez L. Drucker
La tradition est un maître-mot chez L. Drucker depuis sa naissance, en 1885. Cinq ans avant la création de la Tour Eiffel ! Cette maison, labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant, est l’incarnation de l’ambiance parisienne et de ses grandes terrasses de café… Dès les premiers beaux jours sur la capitale ! Depuis sa reprise en 2005 par Bruno Dubois, la marque n’a cessé de se réinventer. Tout en gardant les valeurs de la tradition qui ont fait son succès : qualité, durabilité et design.
Histoire d’une maison de tradition
Maison Louis Drucker est la plus ancienne fabrique artisanale de sièges en rotin française. Son histoire, tournée vers la création, est merveilleuse. La voici ! Louis Drucker naît en Pologne, en 1864. L’année suivante, sa famille quitte le pays fuyant le climat de terreur imposé par la Russie à la suite d’une insurrection. Les Drucker s’installent en France, d’abord en Alsace puis à Paris. Louis apprend le métier de routinier à Lyon, qu’il complète par une formation de bamboutier. Élève appliqué, talentueux et imaginatif, il décide de s’installer à son compte, après avoir acquis la nationalité française. Il ouvre alors un atelier de 24 m² au 180, de la rue des Pyrénées, dans le 20e arrondissement de Paris.
Le succès est au rendez-vous
Très rapidement, les commandes affluent, couronnées par bon nombre de récompenses. Louis Drucker est secondé par son épouse. Cette dernière apporte son talent et colorie à l’aquarelle les planches de croquis, donnant à chacune des créations un ton unique. Dès 1919, le couple lance son premier catalogue. Les demandes arrivent de toute part. L’atelier déménage dans l’Oise, à Béthisy-Saint-Martin, les bureaux restant à la capitale. Dans les années 1920, l’industrie du rotin est à son apogée. Maison Drucker ne se contente pas de fournir les grands cafés parisiens et les palaces, comme le Grand Hôtel d’Evian. Elle séduit également une clientèle bourgeoise qui achète pour ses vérandas ou ses jardins d’hiver toute sorte de mobilier : fauteuils, tables, banquettes mais aussi lampadaires, paravents, porte parapluies ou têtes de lit. À la Samaritaine, un rayon entier était consacré au rotin, avec des dizaines de chaises Drucker suspendues au plafond.
Quand le meilleur de la tradition se perpétue
La saga familiale se poursuit avec succès jusqu’à la mort d’Alain Drucker, petit-fils du fondateur, en 1979. Les décennies suivantes sont difficiles… On croit le rotin démodé. Fatale erreur… En 2005, Bruno Dubois spécialiste de la stratégie industrielle, reprend l’entreprise. Il lui redonne son lustre perdu. Celui d’un âge d’or où on l’appelait encore la « chaise Drucker« . Il puise dans les archives, riches de 25 000 décors, pour étoffer son catalogue. Puis il fait appel à la coloriste Amandine Galienne. L’enseigne se fait remarquer par les plus grands designers et décorateurs, en multipliant les collaborations : Philippe Starck, Jacques Grange, Andrée Putman… Dès lors, les plus célèbres établissements de Paris se fournissent chez Drucker : Les Deux Magots, Le Café de Flore, Lipp, La Rhumerie… La French Bistro Chair, comme elle est désormais appelée, s’implante aussi dans de prestigieuses adresses à l’étranger.
Sans elle, Paris ne serait plus Paris !
Et dire que cette jolie parisienne faillit disparaître ! Fort heureusement, elle parade aujourd’hui au soleil des cafés chics. Sa fabrication en rotin, ou en aluminium, repose essentiellement sur le travail de trois artisans. Le routinier qui assemble la structure de la chaise, l’ébéniste qui réalise l’armature de l’assise en bois. Ainsi que les canniers qui agissent pour garnir la pièce. Tout est fait à la main, car il n’est possible de travailler le rotin que par des méthodes artisanales. Un rotin qui provient de Manille ou de Malacca. De six à trente heures de travail sont nécessaires pour produire un modèle, du cintrage au bordage. Attention, on ne confond pas la Drucker avec la n°14 de Thonet, en bois courbé !
L’aluminium comme matière alternative
Sensible à la pénurie annoncée de rotin, Maison Drucker a choisi l’aluminium comme matière alternative. Pour quelle raison ? Parce que les tubes d’aluminium, presque aussi légers que le rotin, se travaillent comme lui. De plus, une peinture epoxy, aux couleurs identiques à celles du rotin, a été mise au point. Apprenez que, désormais, la petite chaise de bistrot est l’ambassadrice universelle de la gaieté parisienne ! maisonlouisdrucker.com