
L’art contemporain invité dans les ors du musée Cognacq-Jay, avec Agnès Thurnauer
Entre le musée Cognacq-Jay et l’art contemporain, c’est une première ! Jamais une œuvre moderne n’avait osé franchir les portes de l’hôtel particulier du quartier du Marais qui l’abrite, à Paris. Un tournant que l’on doit à l’artiste franco-suisse Agnès Thurnauer. Jusqu’au 8 février 2026, son exposition met en perspective sa démarche volontaire et les Correspondances qu’elle cultive avec les grands maîtres de la peinture.
L’ode aux figures féminines pionnières

La diplômée de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs convoque ici Boucher, Fragonard et Canaletto. Sans oublier des femmes peintres, tels que Louise-Élisabeth Vigée Le Brun et Angelica Kauffmann. Ainsi que des écrivaines et des scientifiques, comme Madame de Staël et Émilie du Châtelet qui contribuèrent à l’émancipation du genre féminin dans l’art. Sur son tableau Sleepwalker, l’artiste se représente entièrement nue, de dos, dans son atelier, mettant en avant une collection de mots infinie.
Le musée Cognacq-Jay réinventé

Agnès Thurnauer peint également des petits ciels tourmentés. Ils évoquent en filigrane la mémoire des paysages célestes de la tradition italienne. Ces atmosphères, à la fois mouvantes et méditatives, interrogent l’héritage de la peinture classique. Elle les associent avec le mot Now pour rappeler que l’art est d’abord une expérience immédiate, dont le spectateur s’empare. Avec ses diptyques Les Prédelles (Près d’Elles), son travail de fond explore même les liens entre le savoir et le langage.
Redonner du sens au langage



Dans une salle où trône un alphabet composé de lettres fragmentées en plâtre, sur le modèle des Tablettes en argile mésopotamiennes, un tableau déclame : « Est-ce qu’on peut avoir une place sans avoir de statut / Est-ce qu’on peut avoir une place sans avoir de statue ?« . Un peu plus loin, le sens de « Perrette et le pot au lait » est détourné. À sa façon, Into Abstraction retranscrit la scène. La performance photographique redessine sur des toiles XXL le modèle du corps en mouvement perpétuel. Une quête de sens inspirante, et un nouvel éclairage sur la période pré-révolutionnaire. museecognacqjay.paris