Carte blanche à Berthe Morisot au musée Marmottan Monet
Du 18 octobre au 3 mars 2024, le musée Marmottan Monet accueille Berthe Morisot. Une exposition inédite intitulée » Berthe Morisot et l’art du XVIIIe siècle », où l’artiste est accompagnée de Watteau, Boucher, Fragonard et Perronneau. Pour quelle raison ? Parce que, de son vivant, son art a été comparé au travail de ces artistes du Siècle des Lumières. 65 oeuvres proposent de rechercher l’origine de son inspiration et de montrer sa compréhension du génie de ces peintres. L’exposition s’ouvre sur l’une des œuvres les plus emblématiques de Berthe Morisot, « Au bal ». Une parfaite illustration d’un « art de vivre à la française », dans le milieu de la Haute Bourgeoisie auquel elle appartient.
Le musée Marmottan Monet fait sa rentrée
S’appuyant sur des sources inédites et une étude généalogique, l’évènement du musée Marmottan Monet apporte un éclairage nouveau sur un sujet souvent évoqué par les historiens. Il démontre que Berthe Morisot n’est pas l’arrière-petite-nièce de Fragonard. Toutefois, l’exposition met l’accent sur les véritables fondements de ces affinités artistiques pour retracer la chronologie de leurs principales caractéristiques. Aussi, une section est dédiée à Fragonard. Elle se déploie autour d’une de ses toiles phares : La leçon de musique. Plusieurs œuvres majeures de la peintre sont regroupées à faible distance. La dame au manchon et l’Autoportrait étant les plus illustres. Ici, c’est bien la liberté de facture, la touche visible qui domine plus encore que les tonalités bruns rosés. D’autres peintures, signées George Romney, Thomas Gainsborough et Jean- Baptiste Perronneau, élargissent le prisme de cette comparaison.
Le pastel dans l’art de Berthe Morisot
En 1885, la première exposition de la Société des Pastellistes Français marque un tournant dans la pratique de Morisot. Pénétrée par l’art de ses prédécesseurs, elle systématise le recours au pastel dans ses œuvres pour établir ses harmonies colorées. Ce rapprochement met en évidence la réunion de peintures et de pastels avec Fillette à la mandoline, Enfants à la vasque, Fillette au jersey bleu ou La Fable. Morisot a absorbé les manières de faire des peintres du 18e siècle, leurs reflets colorés, leur goût de l’esquisse. Ses œuvres nous apprennent à mieux regarder la peinture de cette époque.
Une vie consacrée à la peinture
L’artiste naît à Bourges, où son père est préfet du département du Cher. Sa famille l’encourage à développer sa sensibilité artistique. Elle se forme donc à peindre, tout comme sa soeur Edma. À cette époque, l’École des Beaux-Arts interdit les femmes ! Elle s’instruit en copiant les chefs-d’oeuvre du Louvre et en recevant les leçons de Corot. C’est par ce biais qu’elle rencontre Edouard Manet. Elle en devient sa muse. Leurs liens ne s’arrêtent pas là, puisqu’en 1874, elle épouse Eugène Manet, le frère d’Édouard. Après son mariage, elle continue de peindre et signe ses toiles de son nom de jeune fille. Elle fait de Julie, sa fille, son modèle de prédilection et n’abandonna jamais la peinture.
La grande dame au musée Marmottan Monet
Elle côtoie Renoir, Monet ou encore Edgar Degas. C’est à leurs côtés que Berthe Morisot participe, en 1873, à la création de la » Société anonyme coopérative des artistes peintres, sculpteurs et graveurs ». Une démarche qui pose les fondements de l’Impressionnisme et l’impose comme la première femme de ce mouvement. Elle sera l’un des principaux membres du groupe. Volontaire, audacieuse, femme de caractère, Berthe Morisot se réclame l’égal des hommes. Elle peindra jusqu’à la fin de sa vie, dans un univers exclusivement féminin… marmottan.fr