Château de Villers-Cotterêts, le nouveau siège de la langue française

L'édifice où le français devint langue officielle ouvre au public

C’est à Villers-Cotterêts, commune de l’Aisne, qu’Emmanuel Macron va inaugurer, le jeudi 19 octobre 2023, la « Cité de la Langue Française ». Le projet culturel de sa présidence, dans le château où François Ier a imposé le français pour les actes administratifs, en 1539. Ce lieu de culture et de vie met à l’honneur notre vocabulaire, son histoire et sa présence dans le monde. La Cité Internationale est pour la langue française et les cultures francophones un grand port d’attache. Le sommet de la Francophonie doit d’ailleurs s’y tenir en 2024. Villers-Cotterêts accueille des expositions temporaires, des espaces pédagogiques interactifs et douze résidences pour les chercheurs. Le public pourra donc profiter de l’auguste demeure et de ses jardins très prochainement.

L’ordonnance de Villers-Cotterêts

Après sa captivité madrilène, François Ier lance plusieurs chantiers de construction à proximité de Paris. Parmi eux, le château de Villers-Cotterêts, dont les abords avec la forêt de Retz font le bonheur du roi qui y chasse. Sa majesté surnomme cette demeure royale « Mon plaisir« . En août 1539, il y signe l’Ordonnance de Villers-Cotterêts, au cours d’un long séjour au château. Composée de 192 articles, elle fonde la primauté du français sur le latin dans le droit et l’administration. Contrairement à une idée reçue, elle n’exclut pas l’usage des autres langues de France. Il fait d’ailleurs écrire que les textes soient traduits dans ces autres langages afin de communiquer avec ses sujets. La loi rend également obligatoire la tenue des registres des baptêmes et des sépultures par les prêtres. Aujourd’hui, cette ordonnance est le plus ancien texte législatif encore en vigueur en France.

Si Villers-Cotterêts m’était conté

© Pierre-Olivier Deschamps / Agence Vu’ – CMN

Henri II, son fils, qui lui succède en 1547, poursuit les travaux. Pour cela, il fait appel à l’un des plus grands génies de la Renaissance, l’architecte Philibert de l’Orme. Le lieu renferme un riche décor sculpté. La chapelle en est un exemple remarquable, car elle rompt avec la tradition gothique. Le 17e siècle marque le début d’une nouvelle ère pour le domaine royal. La famille d’Orléans, qui reçoit le château en apanage par Louis XIV, en 1661, y mène une vie fastueuse. Le Régent y organise une fête pour le sacre de Louis XV. Les quelques 1 000 invités engloutissent 80 000 bouteilles de vin de Bourgogne et de Champagne !

Métamorphose d’un joyau architectural

Villers-Cotterêts plafond
© Pierre-Olivier Deschamps / Agence Vu’ – CMN

La Révolution saisit la bâtisse comme bien national. Sous Napoléon Ier, elle accueille un millier de mendiants et de délinquants. À la fin du 19e siècle, elle devient une maison de retraire. Puis on l’utilise comme hôpital militaire lors de la Première Guerre Mondiale. Ensuite, elle retrouve son rôle d’Ehpad jusqu’en 2014, date à laquelle elle est laissée à l’abandon. En 1997, on la classe au titre des Monuments Historiques. Emmanuel Macron, candidat à la présidence de la République, en 2017, visite le château. Après son élection, il décide d’en faire un grand centre dédié à la langue française. Un lien qui perdure au fil des siècles. Rabelais a séjourné au château, Molière y a présenté Tartuffe, Alexandre Dumas est né dans le village de Villers-Cotterêts ! Fou, non ? cite-langue-francaise.fr

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