L’Appart Renoma : l’art brut à l’honneur

« Borderline, les funambules du langage », l'expo entre dessin et écriture

L’Appart Renoma ouvre ses portes à la Galerie Arthur Borgnis, avec deux expositions et deux thématiques qui dialoguent entre elles. D’une part, l’écriture dans l’art brut et la correspondance entre les pratiques photographiques de Miroslav Tichy et de Maurice Renoma. Baptisé « Borderline, les funambules du langage », le happening rassemble une sélection d’œuvres de quarante artistes issus de 16 pays, de 1880 à nos jours. Toutes traversent les frontières, entre dessin et écriture. Des auteurs majeurs d’art brut, tels qu’Adolf Wolfli, Aloïse Corbaz, Carlo Zinelli, August Walla ou Henry Darger. De grands classiques comme Carlo Zinelli, Francis Palanc, Emile Josome Hodinos, Jean Perdrizet. Mais aussi le travail des artistes contemporains, avec Michaëla Polacek, Franza Maier, Olga Karlikova, Dagmar Havličkova, montré pour la première fois en France.

Tous ces artistes incorporent dans leurs créations des mots et des lettres. Ils racontent parfois un récit, inventent des néologismes ou un langage imaginaire qu’ils sont les seuls à comprendre. Cet art, longtemps appelé « l’art des fous » nous interpelle, nous questionne, nous surprend tant il est insaisissable. 

Voir l’invisible : Tichy vs Renoma

C’est la rencontre entre deux personnages singuliers : Miroslav Tichy, photographe tchèque et Maurice Renoma, célèbre couturier parisien Deux artistes, que tout oppose à priori. Et pourtant… Autodidactes, chacun restitue avec son objectif la grâce et le mystère de la Femme. Ils placent leurs imperfections, erreurs et ratages dans leurs clichés.

Miroslav Tichy, un talent singulier et marginal

Élève de l’Académie des Beaux-Arts de Prague, Miroslav Tichy arrête ses études en 1948. Durant les années 1950, il suit les tendances cubistes et impressionnistes puis s’adonne à la photographie vers 1970. Il bricole lui-même ses appareils photographiques, à partir d’ustensiles divers, de plaques de métal, de verre optique pour lunette… Son sujet de prédilection, les Femmes. Il les photographie dans les rues, à la piscine, le plus souvent à leur insu. Des clichés imparfaits, sous-exposés, flous, avec des cadrages hasardeux. Puis en 1990, il arrête de créer. Son travail ne sera reconnu qu’en 2004, à la biennale de Séville. Il est alors âgé de 78 ans. Dès lors, les plus grands musées internationaux vont saluer son génie.

Maurice Renoma, créateur pluridisciplinaire

Figure emblématique de la mode des années 1960, Maurice Renoma a créé un univers transgressif et foisonnant. En 1990, il développe une passion pour un nouveau moyen d’expression : l’image. Ce médium lui permet d’exprimer spontanément sa façon de voir le monde, d’exister. Il passe de l’argentique au numérique, du noir et blanc à la couleur, du nu au paysage et à la nature morte. Ses premières images sont de véritables carnets de notes visuelles qui saisissent les mouvements de la vie, des ombres et des corps. Il explore le corps féminin, capturant les émotions qui naissent de la grâce d’une attitude, d’un regard, de la courbe d’une cuisse ou d’un dos. Tout comme Miroslav Tichy, ses clichés bousculent la pratique photographique. Une exposition à la découverte de l’art brut, du 12 mai au 24 juin 2023. renoma-paris.com galeriearthurborgnis.com

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